177. Le développement économique et social et la protection de l'environnement sont des éléments interdépendants et complémentaires d'un développement durable des établissements humains. Dans les conditions d'urbanisation accélérée que connaît actuellement la plan te, le maintien d'établissements humains économiquement dynamiques, socialement vivants et écologiquement rationnels dépendra de plus en plus de la capacité des pouvoirs publics, tous les échelons, répondre aux priorités des communautés, encourager et guider le développement local et établir des partenariats entre les secteurs privé, public, bénévole et communautaire. Cela est possible grâce une décentralisation effective des responsabilités, de la gestion des politiques, du pouvoir décisionnel et de ressources suffisantes, y compris du pouvoir de lever des impôts, au profit des autorités locales, qui sont les plus proches de leurs administrés et les représentent le mieux, et grâce l'instauration d'une coopération et de partenariats internationaux propres enclencher un processus de gestion urbaine de type stratégique et participatif qui réponde aux aspirations communes de l'ensemble de la population (tout en assurant le respect et la protection des droits de l'homme). Cette décentralisation et le processus de gestion urbaine envisagé mettront les institutions fortement contribution, surtout dans les pays en développement et les pays en transition. Le renforcement des capacités doit viser appuyer la décentralisation et le processus de gestion urbaine de type participatif.
178. Toute stratégie de facilitation de m me que le renforcement des capacités et des institutions devraient tendre donner toutes les parties intéressées, notamment aux autorités locales, au secteur privé, au secteur coopératif, aux syndicats, aux organisations non gouvernementales et aux organisations communautaires, les moyens de jouer un rôle actif dans la planification et la gestion des établissements humains. Des efforts concertés sont nécessaires, tous les niveaux, pour mettre en valeur les ressources humaines et former des dirigeants, réformer les institutions, renforcer les moyens administratifs et la gestion et mettre au point un syst me de formation et de remise niveau permanentes. Ce sont les associations ou les réseaux nationaux et internationaux d'autorités locales ainsi que les institutions nationales et infranationales chargées du renforcement des capacités qui sont le mieux m me de mener cette tâche bien, m me s'il peut au préalable s'avérer nécessaire de leur donner davantage de moyens. Dans les pays en développement et dans les pays en transition, les gouvernements devraient s'attacher en priorité mettre en oeuvre une politique d'ensemble aux fins du renforcement des capacités. La communauté internationale devrait les aider renforcer leurs capacités, définir et évaluer leurs priorités nationales en mati re de renforcement des institutions et consolider leurs moyens de gestion.
179. Le renforcement des moyens d'action et la participation servent la démocratie et contribuent un développement durable des établissements humains. La formulation des politiques et leur exécution par les gouvernements devraient tre guidées par les principes suivants : obligation redditionnelle, transparence et large participation publique. L'obligation redditionnelle et la transparence sont impératives si l'on veut emp cher la corruption et faire en sorte que les ressources disponibles soient utilisées dans l'intér t général. Chaque gouvernement devrait garantir tous les membres de la société le droit de prendre une part active aux affaires de la communauté dans laquelle ils vivent et assurer et encourager la participation l'élaboration des politiques tous les niveaux.
Actions
180. Pour assurer une décentralisation effective et renforcer les autorités locales et leurs associations ou réseaux, les gouvernements aux échelons appropriés, devraient :
b) Revoir et adapter, selon qu'il convient, la législation pour que les autorités locales aient une plus grande autonomie et participent davantage la prise des décisions, l'exécution et la mobilisation et l'utilisation des ressources, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, techniques et financi res et le développement de l'économie locale, dans le cadre général de la stratégie sociale, économique et environnementale suivie au niveau national et encouragent la participation des habitants la prise de décisions concernant leur ville, leur quartier ou leur logement;
c) Développer l'éducation civique de mani re souligner le rôle actif que les citoyens doivent jouer au sein de leur communauté;
d) Aider les autorités locales revoir leurs mécanismes générateurs de recettes;
e) Renforcer, si nécessaire, la capacité des établissements d'enseignement, de recherche et de formation assurer la formation permanente des élus locaux, des cadres de l'administration et des milieux professionnels dans les domaines liés la ville - planification, techniques de gestion foncière et de gestion des ressources, finances municipales, etc.;
f) Faciliter les échanges, verticaux et horizontaux, de technologies, de données d'expérience et de méthodes de gestion entre l'administration et les autorités locales dans différents domaines - prestation de services, contrôle des dépenses, mobilisation des ressources, établissement de partenariats et développement de l'économie locale - notamment grâce au jumelage technique et l'échange de programmes ayant déj fait leurs preuves;
g) Renforcer l'efficacité des autorités locales en recueillant des données ventilées en fonction du sexe, de l'âge et du niveau de revenus, sur les méthodes qu'ils emploient pour assurer la prestation, le fonctionnement et l'entretien des services et des équipements publics, répondre aux besoins de leurs administrés et tirer parti des possibilités qu'offre leur ville, notamment sur le plan fiscal, en procédant des analyses comparées de ces méthodes et en faisant connaître celles qui ont un caract re novateur;
h) Encourager l'institutionnalisation de la participation élargie des citoyens la prise de décisions et la gestion au niveau local, y compris des mécanismes de consultation;
i) Donner aux autorités locales les moyens de faire participer les secteurs privé et communautaire la fixation d'objectifs et la définition de priorités locales et de normes écologiquement rationnelles en ce qui concerne les infrastructures, la prestation de services et le développement de l'économie locale;
j) Promouvoir l'instauration d'un dialogue entre les pouvoirs publics, tous les échelons, et les secteurs privé et communautaire et d'autres représentants de la société civile, de mani re améliorer les activités de planification et d'exécution;
k) Dans le cadre d'une bonne gestion des affaires publiques, établir des partenariats entre les pouvoirs publics et les particuliers aux fins de l'innovation urbaine et analyser, évaluer et diffuser des informations sur les partenariats couronnés de succ s;
l) Recueillir, analyser et diffuser, selon qu'il convient, des données comparatives, ventilées en fonction du sexe, de l'âge et du niveau de revenus, sur l'efficacité de l'action menée par les autorités locales pour répondre aux besoins de leurs administrés;
m) Renforcer les mesures prises pour mettre fin la corruption et assurer une plus grande transparence et une plus grande efficacité, un respect plus strict de l'obligation redditionnelle et une plus grande souplesse dans la gestion des ressources locales, ainsi qu'une participation plus large de la communauté cette gestion;
n) Permettre aux autorités locales et leurs associations ou réseaux de lancer des initiatives nationales et internationales de coopération, en particulier pour partager les méthodes novatrices et efficaces appliquées aux fins d'une gestion durable des établissements humains;
o) Renforcer les capacités des pouvoirs publics l'échelon central et l'échelon local en organisant des cours de formation en mati re de finances et de gestion urbaines l'intention des élus et des cadres de l'administration;
p) Constituer ou renforcer, selon le cas, en coopération avec les organismes des Nations Unies compétents, dans le cadre de leurs mandats respectifs, ainsi qu'avec les associations et réseaux d'autorités locales et d'autres associations et organisations internationales, des réseaux d'information mondiaux aisément accessibles afin de faciliter l'échange de données d'expérience, de connaissances et de compétences.
181. Le développement durable des établissements humains exige la participation active de toutes les organisations de la société civile et de l'ensemble de la population. Il exige aussi une gestion souple, transparente et responsable l'échelon local. Il importe donc d'établir ou de renforcer les mécanismes de participation, notamment de faciliter l'acc s la justice et de démocratiser la planification pour que chacun puisse s'exprimer sur tous les points - identification des problèmes, définition des priorités, fixation des objectifs, exercice des droits, définition des normes, mobilisation des ressources et mise en oeuvre des politiques, programmes et projets.
Actions
182. Pour encourager et promouvoir la participation populaire et l'engagement civique et aider les pouvoirs publics s'acquitter de leurs responsabilités, les gouvernements, les autorités locales ou les organisations de la société civile devraient, aux échelons appropriés, prendre des mesures institutionnelles et juridiques de nature faciliter et favoriser une large participation de l'ensemble de la population et de ses organisations communautaires la prise de décisions et la mise en oeuvre et au contrôle des stratégies, politiques et programmes adoptés dans le domaine des établissements humains; ces mesures institutionnelles et juridiques devraient notamment viser :
b) Faciliter la reconnaissance juridique des communautés organisées et leur intégration;
c) Permettre, faciliter et protéger la formation d'organisations non gouvernementales, communautaires, locales, nationales et internationales indépendantes;
d) Fournir une information complète, jour et compréhensible, sans frais excessif pour le demandeur;
e) Assurer des programmes d'éducation civique et d'éducation en matière de droits de l'homme ainsi que des programmes de formation en faisant appel tous les moyens de communication et en organisant des campagnes de sensibilisation et d'information pour inciter au civisme et pour informer les citoyens de leurs droits et devoirs civils et des moyens dont ils disposent pour les exercer et attirer leur attention sur l'évolution du rôle de l'homme et de la femme et sur les questions concernant le développement durable des établissements humains et la qualité de la vie;
f) Mettre en place, titre permanent, des mécanismes de consultation élargie pour associer la société civile la prise de décisions et prendre ainsi en compte les divers besoins de la collectivité;
g) Lever les obstacles d'ordre juridique qui emp chent les groupes marginaux de participer la vie publique et promouvoir l'adoption de législations non discriminatoires;
h) Mettre en place des mécanismes qui permettent aux individus, aux familles, aux collectivités, aux populations autochtones et la société civile d'intervenir au stade de l'identification des questions traiter et ainsi de participer activement la définition des besoins et priorités au niveau local et l'élaboration de nouveaux plans, projets et politiques;
i) Promouvoir une meilleure compréhension des relations contractuelles et autres qui pouvait tre établie avec les secteurs privé et non gouvernemental et favoriser ainsi l'acquisition des compétences nécessaires pour négocier des partenariats efficaces en vue de la mise au point, de l'exécution et de la gestion de projets qui servent au mieux les intér ts de l'ensemble de la population;
j) Promouvoir l'égalité et l'équité, tenir compte des spécificités propres chaque sexe et s'assurer la pleine participation des femmes sur un pied d'égalité et des groupes vulnérables et défavorisés, y compris des personnes vivant dans la pauvreté et des autres groupes économiquement faibles, en prenant des mesures institutionnelles pour que leurs intér ts soient pris en compte dans les processus d'élaboration des politiques et de prise de décisions et en organisant des séminaires et stages de formation aux activités de plaidoyer, notamment aux techniques de médiation et de recherche du consensus pour faciliter la formation d'alliances et de réseaux efficaces;
k) Offrir aux personnes et aux groupes lésés par des décisions et des mesures socialement ou écologiquement néfastes ou contraires aux droits de l'homme des voies de recours judiciaire et administratif efficaces qui leur permettront de contester les décisions et mesures en question, ou de demander réparation, et notamment mettre en place des mécanismes juridiques pour faire en sorte que tous les organes de l'Etat, aux niveaux national et local, et les autres organisations de la société civile demeurent comptables de leur action, compte tenu des obligations qui sont les leurs dans le domaine social, dans le domaine de l'environnement et dans celui des droits de l'homme;
l) Elargir le droit des personnes et organisations de la société civile d'intenter une action en justice au nom de communautés ou groupes lésés qui n'ont pas les ressources ou les compétences nécessaires pour le faire eux-m mes;
m) Promouvoir la représentation des intér ts des différentes générations, y compris ceux des enfants et des générations futures, dans les processus de prise de décisions, tout en renforçant les familles;
n) Mettre pleinement en valeur le potentiel offert par les jeunes en tant que partenaires essentiels pour assurer un logement convenable pour tous et des établissements humains durables grâce différentes formes d'éducation, un apprentissage de qualité et la formation professionnelle, compte tenu de la diversité des aptitudes, expériences et acquis des jeunes;
o) Faciliter l'accès des personnes vivant dans la pauvreté et autres groupes économiquement faibles aux mécanismes de prise de décisions et de planification en mettant leur disposition des services tels que l'aide judiciaire et les centres de consultations juridiques gratuites;
p) Renforcer les moyens des autorités locales et de la société civile pour qu'elles puissent revoir les politiques sociales, économiques et écologiques affectant la communauté, fixer les priorités locales et participer la définition des normes locales applicables aux services fournir dans différents domaines - éducation élémentaire, garderies, santé publique, sécurité publique, lutte contre la drogue, gestion de l'environnement, etc.;
q) Promouvoir l'utilisation des nouvelles techniques de l'information et des médias, y compris des médias locaux, pour faciliter le dialogue, échanger des informations, des données d'expérience et des méthodes intéressantes concernant les établissements humains et former des partenariats constructifs entre la société civile et les décideurs.
183. Les autorités locales et les autres entités participant la gestion des établissements humains doivent tirer parti des compétences et des ressources de personnes et d'institutions tr s diverses intervenant de multiples niveaux. La pénurie de personnel qualifié, la faiblesse des structures institutionnelles et le manque de moyens techniques comptent parmi les principaux facteurs faisant obstacle l'amélioration de la situation des établissements humains dans de nombreux pays, en particulier dans les pays en développement. L'application de stratégies de renforcement des capacités et des institutions doit faire partie intégrante des politiques de développement des établissements humains aux niveaux national et local. En outre, il faudra mettre en oeuvre des compétences, connaissances et technologies nouvelles dans tous les secteurs de la planification et de la gestion des établissements humains. Dans les pays o la physionomie des établissements humains se transforme rapidement, ce qui se traduit par des probl mes socio-économiques et écologiques, les gouvernements doivent, avec l'aide de la communauté internationale, assurer de façon efficace et rationnelle l'acquisition et le transfert des techniques d'encadrement et des compétences, du savoir-faire et des technologies nécessaires en mati re de planification et de gestion.
Actions
184. Pour faciliter le renforcement des capacités et le développement des institutions en vue de l'amélioration de la planification et de la gestion des établissements humains, les gouvernements aux échelons appropriés, y compris les autorités locales et leurs associations, devraient :
b) Envisager de créer des instances réunissant les secteurs public et privé, le secteur communautaire, les milieux d'affaires et les milieux économiques pour permettre un échange de connaissances et de données d'expérience en mati re de gestion;
c) Promouvoir des politiques et programmes intégrés
de formation, d'éducation et de mise en valeur des ressources humaines
qui prennent en compte le souci d'équité entre les sexes
et fassent appel aux autorités locales et leurs associations/réseaux,
ainsi qu'aux milieux universitaires, aux instituts de recherche et de formation,
aux établissements d'enseignement, aux organisations communautaires
et au secteur privé, en visant tout particuli rement :
ii) assurer la formation de formateurs de façon créer un noyau de ressources humaines pour oeuvrer au renforcement des institutions et des capacités en tenant pleinement compte du souci d'équité entre les sexes et des besoins des enfants et des jeunes ainsi que des personnes âgées;
iii) renforcer les moyens disponibles au niveau local
pour définir les besoins et entreprendre ou faire exécuter
des travaux de recherche appliquée consacrés notamment l'analyse
des probl mes par âge et par sexe, aux effets sociaux et aux impacts
sur l'environnement, la formulation d'une stratégie du logement,
la croissance économique et la création d'emplois au niveau
local, et pour tenir compte des résultats de ces travaux dans les
syst mes de gestion;
e) Lorsqu'il y a lieu, inciter, dans le respect du principe de transparence et de l'obligation redditionnelle, selon le cas, les autorités du secteur privé, y compris les organisations non gouvernementales, participer l'amélioration de la gestion et de l'administration du secteur public, et encourager la formation d'organismes mixtes qui, ayant une fonction publique, sont gérés par le secteur privé et financés au moyen la fois de fonds publics et de fonds privés;
f) Envisager l'élaboration de syst mes de médiation pour régler les différends, notamment ceux qui surviennent entre des acteurs se trouvant en concurrence pour ce qui est de l'acc s aux ressources dans le domaine des établissements humains, et de la répartition et l'utilisation de ces ressources, et vulgariser l'emploi des syst mes en question;
g) Etre encouragés approfondir leur connaissance des cycles écologiques auxquels participent les villes de mani re prévenir les atteintes l'environnement;
h) Prévoir au titre de chacune des rubriques ci-dessus, si celles-ci n'y font pas déj explicitement référence, l'application de politiques et de normes intégrant le souci d'équité entre les sexes.
Actions
186. Pour répondre aux probl mes particuliers des zones métropolitaines et aux besoins de tous ceux qui y vivent, les gouvernements aux échelons appropriés, y compris les autorités locales, devraient :
b) Intégrer le souci d'équité entre les sexes dans les politiques et les stratégies de planification et de gestion;
c) Adopter et appliquer dans le cadre de la gestion des métropoles des directives concernant la gestion des ressources fonci res, de l'environnement et des infrastructures, ainsi que les finances et l'administration;
d) Procéder un contrôle et une analyse de l'efficacité des structures et syst mes administratifs métropolitains et tenir compte des conclusions qui s'en dégagent dans les politiques adoptées pour résoudre les probl mes macroéconomiques, sociaux et écologiques;
e) Mettre en place le cadre législatif et les structures administratives qui s'imposent pour assurer de façon coordonnée, efficiente et équitable la fourniture de services, la mobilisation des ressources et le développement durable dans l'ensemble des zones métropolitaines;
f) Renforcer, selon qu'il convient, les moyens et les attributions des autorités métropolitaines pour qu'elles puissent traiter efficacement des probl mes de portée régionale ou nationale, comme les droits fonciers et droits de propriété des femmes, la gestion des ressources fonci res, des ressources énergétiques et des ressources en eau, la gestion de l'environnement, les transports et les communications, le commerce et les finances, la mise en place d'infrastructures et de services sociaux adéquats et l'acc s ces infrastructures et services et l'intégration sociale, et y faire face;
g) Renforcer ou, si nécessaire, créer un noyau de spécialistes, comprenant des femmes, qui soient formés dans les domaines de la planification urbaine, de la gestion de l'environnement, du génie civil, des transports, des communications, des services sociaux, du développement des infrastructures de base, et de la planification des interventions d'urgence, et qui soient aptes travailler en commun, de mani re aborder de façon intégrée les principaux probl mes de planification;
h) Faciliter et encourager le dialogue politique, aux niveaux tant national qu'international, ainsi que l'échange de données d'expérience, de compétences, de savoir-faire et de technologies entre autorités métropolitaines dans des domaines tels que les transports et les communications, la gestion de l'eau et l'épuration des eaux usées, la gestion des déchets, les économies d'énergie, la gestion de l'environnement et la protection sociale en tenant compte des besoins des femmes et des groupes marginalisés;
i) Rechercher des solutions inspirées des valeurs fondamentales aux probl mes urbains découlant de la diversité ethnique et culturelle des populations, au lieu de faire uniquement appel aux technologies nouvelles.
187. Les fonds servant financer le développement des établissements humains et du secteur du logement proviennent principalement de sources nationales bien que des ressources additionnelles non négligeables soient également fournies par des sources internationales et de plus en plus par des organismes de financement des investissements. La meilleure façon d'élargir cette base financi re serait donc de renforcer le développement économique, d'adopter des méthodes financi res rationnelles, de mobiliser les ressources nationales, de contrôler les dépenses et de gérer efficacement les budgets.
188. Financer le développement urbain et assurer la viabilité économique des villes n'est pas une tâche aisée et il faudra, pour y parvenir, trouver des syst mes de financement nationaux et locaux inédits. Il serait bon de promouvoir des partenariats efficaces entre les secteurs public et privé qui combinent l'imposition de taxes locales sur la production et la consommation avec des mesures fiscales destinées attirer les investissements des milieux industriels et commerciaux et de divers autres secteurs d'activités privées.
De nouveaux systèmes de financement municipal sont nécessaires pour pouvoir assurer le développement économique futur des villes et financer les infrastructures et services.
189. Pour renforcer les économies nationale et locale ainsi que leurs bases financi re et économique de façon pouvoir financer le développement durable des établissements humains, les gouvernements aux échelons appropriés, y compris les autorités locales, devraient s'efforcer de mettre en place un cadre propre permettre de :
b) Adopter des politiques et structures macroéconomiques qui encouragent l'épargne intérieure et son placement dans le développement du logement, des infrastructures de base et autres activités de développement économique et social des établissements humains;
c) S'assurer de façon efficace et dans le respect des principes de justice et d'équité, d'un flux soutenu de recettes fiscales, aux niveaux national et local (impôts, redevances pour services rendus, droits de douane, taxes sur la plus-value), de façon tre mieux m me d'investir dans le secteur du logement, les infrastructures et les services de base et créer, selon qu'il convient, de nouveaux instruments fiscaux pour pénaliser les dommages causés l'environnement tant par les activités de production que par les activités de consommation;
d) Renforcer aux niveaux national et local les moyens de recouvrement des impôts et le contrôle des dépenses afin de maîtriser les dépenses et d'augmenter les recettes;
e) S'efforcer de recouvrer complètement les coèts des services urbains, l'exception des services de sécurité publique, en faisant payer les usagers, tout en satisfaisant parall lement les besoins des pauvres, grâce notamment aux politiques de tarification et, si nécessaire, l'octroi de subventions dans le respect des règles de transparence;
f) Soutenir les efforts déployés l'échelon local en vue de former des partenariats avec le secteur bénévole, le secteur privé et le secteur communautaire et de faire participer ces secteurs la création, l'exploitation et l'entretien des espaces verts et des infrastructures de base ainsi que des services visant, notamment, promouvoir l'équité entre les sexes, donner aux femmes les moyens d'agir et répondre aux besoins des groupes marginalisés;
g) Faciliter l'accès des autorités locales aux marchés des capitaux et aux établissements de crédit spécialisés aux niveaux national, régional et international, et rationaliser, s'il y a lieu, les procédures correspondantes, notamment en instituant des syst mes municipaux indépendants d'étude de solvabilité et de crédit qui tiennent compte des moyens de l'emprunteur, conformément la législation et la réglementation nationales pertinentes;
h) Aider les autorités locales établir des partenariats avec les secteurs privé, bénévole, communautaire et coopératif et leurs institutions aux fins du développement des entreprises locales;
i) Institutionnaliser, s'il y a lieu, des mécanismes budgétaires et des mécanismes comptables propres permettre aux autorités locales de lancer des programmes d'investissement moyen et long terme;
j) Mettre en place des procédures et syst mes transparents pour assurer le respect de l'obligation redditionnelle en matière financière;
k) Institutionnaliser, s'il y a lieu, des mécanismes transparents permettant d'opérer des transferts intergouvernementaux rapides et prévisibles en fonction des résultats obtenus et des besoins;
l) Attirer des investissements privés et communautaires pour financer le développement urbain.
190. Les dernières innovations dans le domaine des techniques de l'information et de la communication ainsi que la libéralisation du commerce et la libre circulation des capitaux l'échelle mondiale vont modifier le rôle et les fonctions des villes ainsi que leurs systèmes de prise de décisions et d'allocation des ressources. Les sociétés qui procèdent aux investissements nécessaires dans les techniques et infrastructures de l'information et qui s'efforcent de les mettre la portée des citoyens peuvent s'attendre des gains de productivité importants dans les secteurs industriel et commercial. Il faudrait exploiter au mieux ces nouvelles techniques pour préserver et diffuser les valeurs culturelles et morales, développer et améliorer l'éducation et la formation, sensibiliser le public aux probl mes sociaux, économiques et écologiques qui affectent la qualité de la vie, et permettre l'ensemble des parties et communautés intéressées d'échanger des informations sur les méthodes applicables dans le domaine de l'habitat, notamment pour faire respecter, dans un contexte d'urbanisation accélérée, les droits des enfants, des femmes et des groupes défavorisés.
Actions
191. Pour tre mieux mème de tirer profit de
ces innovations dans l'intérèt général, les
gouvernements tous les échelons, y compris les autorités
locales, devraient, selon qu'il convient :
b) Promouvoir la formation de tous les acteurs clés aux nouvelles techniques de l'information et leur maniement;
c) Mettre au point des méthodes pour échanger les données d'expérience tirées des initiatives locales en faisant appel aux systèmes électroniques, comme Internet, aux réseaux et aux biblioth ques, et pour diffuser des informations sur les meilleures pratiques, notamment sur celles qui se fondent sur des politiques sexospécifiques;
d) Mettre en oeuvre des programmes encourageant notamment les enfants, les jeunes et les établissements d'enseignement utiliser les bibliothèques publiques et les réseaux de communication;
e) Faciliter le développement des connaissances en rendant publics les succès et les échecs des secteurs public, privé et communautaire dans le domaine des établissements humains;
f) Promouvoir des politiques visant faciliter l'accès du grand public aux techniques de l'information et aux services correspondants, notamment en recourant largement aux médias;
g) Veiller spécialement faciliter l'accès des handicapés ces nouvelles techniques;
h) Encourager l'élaboration par les médias locaux et nationaux de programmes qui tiennent compte de la diversité des races et des cultures dans les grandes villes et contribuent faire admettre des points de vue différents;
i) Promouvoir la libre circulation de l'information sur les politiques, les prises de décisions et l'allocation des ressources publiques ainsi que les mesures de développement social, en particulier sur celles qui concernent les femmes et les enfants, et l'accès cette information;
j) Assurer le jeu de la concurrence et ouvrir largement au public l'accès aux techniques de l'information et de la communication en veillant ce que les pouvoirs publics interviennent cet effet.
b) Mettre en place des structures aux fins de la sélection des meilleures pratiques, avec la participation des organisations non gouvernementales qui s'occupent de développement urbain;
c) Promouvoir la diffusion, de manière intégrée, des meilleures pratiques retenues aux échelons local, national, régional et international.
b) Renforcer les syst mes d'information concernant les établissements humains en adoptant des méthodes et des mécanismes institutionnels efficaces et viables, en y intégrant systématiquement les résultats des travaux de recherche et en compilant, analysant et mettant jour les données en vue de l'établissement de statistiques des établissements humains et du logement et d'indicateurs des résultats des politiques;
c) Diffuser largement les résultats des travaux de recherche, les indicateurs et autres informations, en tenir dèment compte pour élaborer les politiques tous les niveaux et assurer la circulation de l'information dans les deux sens entre producteurs et utilisateurs des données.